Jour de Noël. C'était le jour de Noël. Je m'en souviens comme si c’était hier. Peut-être même mieux que si c’était hier. Ma première planche de snowboard appuyée contre le mur à côté de l'arbre. Le Père Noël était paresseux et a simplement mis un vieux chou pour économiser sur le papier d'emballage, mais cela n'avait pas d'importance. Puis il y a eu les quelques premières figures que j’ai réussi sur ce morceau de magie mal présenté[DU1] (même si l'équipe criait « deux fois pour que ce soit vrai » quand on réussissait quelque chose de nouveau, enlevant un peu de gloire à ce qui devait être, selon moi, un 180 épique sur un creux de 2 pieds). Puis il y a eu la première journée de poudreuse. Le premier jour de catboarding. Le premier concours. La première fois que j'ai gagné un concours.* Des souvenirs que je n'oublierai pas de sitôt. Des expériences qui ont alimenté chez moi l'envie de faire partie du sport, même si j’étais loin de devenir un pro. (J’imagine que je peux blâmer le père Noël de ne pas être devenu un médecin ou un avocat comme il voulait probablement...) Je me demande alors, pour notre équipe d'athlètes qui selon moi sont tous des pros, ce que cela doit être d'avoir vécu ces expériences et d'avoir ajouté à cela une tonne d’accomplissements et de souvenirs au-delà de ce que ma carrière m’a offert, laquelle a commencé et s’est terminée au nord du 60ème parallèle. Première prestation vidéo? Première victoire de course? Premier 720? Premier 1080? Premier « quel que soit le chiffre ridicule » auquel ils sont rendu à présent? Peut-être qu'ils ont tout simplement arrêté de s'en soucier. Mais j'en doute. Je parie que pour la plupart d'entre eux, ils peuvent nommer l'heure, le lieu, le saut, avec qui ils étaient, ce qu'ils ont mangé au petit-déjeuner pour chaque grand moment de leur parcours. Où voulais-je en venir? Ah oui. Les Coupes du monde.
Les Coupes du monde dans certaines disciplines sont le sommet absolu (sauf peut-être les Jeux Olympiques). Pour d'autres, il existe une multitude d'options d'événements, mais les Coupes du monde demeurent importantes. Quoi qu'il en soit, remporter sa première Coupe du monde est une grande réussite. Et en tant que culture, nous sommes généralement assez conservateurs pour revendiquer n'importe quoi, surtout le fait de battre nos confrères. Mais je parie que même les meilleurs athlètes peuvent vous raconter des histoires sur leur première victoire. Ici donc, ces dernières années, nous nous sommes efforcés de donner à nos athlètes cette possibilité au niveau de la Coupe du monde, et je dois dire que ça a été plutôt cool à regarder. Cool à regarder, mais pas facile à réaliser. De l'extérieur, les événements semblent être simples. Construire un parcours, faire en sorte que tout le monde vienne, probablement avoir le pire temps de l'année, distribuer des prix en argent, passer à autre chose. Aussi ennuyeux que cela puisse paraître, c'est en fait énormément de travail folle que d'organiser ces événements. En partie à cause des exigences pour des choses comme la télévision (c'est un tout autre sujet), mais surtout à cause des millions de petites choses qui doivent être réunies pour que cela paraisse aussi simple pour le monde extérieur. Le nombre de personnes qui doivent travailler dans les différents domaines, de la programmation à la station, en passant par le parcours et l'argent nécessaire même pour y penser, l'administration, et j’en passe, vous comprenez. Mais après plusieurs années à ne pas avoir beaucoup d'options dans de nombreuses disciplines ici chez nous, l'effort pour les ramener et faire en sorte que le Canada soit à la hauteur pour les accueillir nous permet, à nous qui sommes passés de l'autre côté, d'athlète à administrateur, d'avoir la possibilité de les payer à l'avance pour offrir la nouvelle opportunité d’un nouveau souvenir à notre équipe. Et les partenaires, comme Mazda, sont la seule raison pour laquelle nous pouvons y parvenir. Mais cela en vaut la peine. Cela vaut la peine quand on voit le visage de Derek Livingston qui monte sur le podium pour la toute première fois lors du premier Halfpipe Rodeo l'année dernière. Quand Elliot Grondin se fait porter en body-surfant jusqu'au podium à Big White pour son premier podium cette année à la première Coupe du monde annuelle Barrels & Berms. Liam Brearley qui sort de nulle part (ou peut-être pas de nulle part après sa victoire écrasante aux Jeux Olympiques de la jeunesse) pour se trouver sur le podium à Calgary cette année au premier Slopestyle Rodeo - même s’il n'est même pas assez vieux pour boire le champagne…loin de là. C'était un peu comme si je pouvais voir ce à quoi je devais ressembler le matin de Noël.
Alors si vous êtes un fan, un adepte, un ami, venez regarder, faire du bénévolat, ou au moins vous assurer que le père Noël a un snowboard sur sa liste pour ceux qui méritent le meilleur cadeau que l'argent puisse acheter : des souvenirs.
*Note du contributeur : en toute transparence, le premier, et l'un des seuls concours que j'ai réellement gagné, a eu lieu lors d'un carnaval chez moi à Yellowknife, NT. Oui. Yellowknife. Sur le côté d'une île sur un sauf « big air » louche qui faisait partie du carnaval sur le lac gelé. Ça s’appelait le Cariboo Carnival. Sans blague. Et il y avait probablement trois personnes dans ma catégorie, et si mon jeune frère avait été dans ma catégorie il m’aurait battu haut la main. Mais une victoire est une victoire, non?
Article by: Brendan Matthews